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Histoire des médias

Un paysage médiatique censuré sous Ben Ali

La dictature de Ben Ali était une période très difficile pour les médias. Ces derniers étaient réprimés et censurés : aucune chaîne ou station de radio d'opposition n'était autorisée, et l'espace médiatique était monopolisé par le régime en place. Tous étaient contraints de relayer la propagande imposée par Ben Ali, de mettre ses photos à la Une des journaux…

Toutes les chaînes publiques étaient gérées par des proches du pouvoir. À partir des années 2000, les chaînes et les stations de radio privées furent autorisées mais étaient également contrôlées par des membres de la famille de Ben Ali ou des proches du régime. En outre, le contenu rédactionnel était systématiquement contrôlé par le gouvernement, via le ministère de l'Intérieur, celui de la Communication, ou encore l'Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE) qui constituait un outil de propagande, de désinformation et de répression sous la dictature de Ben Ali. L'ATCE utilisait notamment la publicité publique pour soutenir ou sanctionner certains médias. Après la Révolution, le ministère de la Communication et l'ATCE ont été dissous.

Diversification des médias depuis la Révolution

La Révolution de 2011, qui a entraîné le départ de Ben Ali le 14 janvier 2011, a été un tournant pour le pays. Des élections libres ont été organisées, et une nouvelle Constitution a été adoptée le 26 janvier 2014. Les médias publics ne sont plus considérés comme des relais de la propagande étatique, malgré certains manquements. Ces changements ont permis l'acquisition d'une nouvelle liberté médiatique et le renouvellement du cadre juridico-institutionnel concernant les médias.  Au cours de l'année 2011, le très répressif Code de la Presse datant de 1975 a été abrogé afin de promulguer trois nouveaux décrets-lois (n°41, 115 et 116), favorisant la liberté de la presse et aspirant à la création d'une nouvelle instance appelée la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA).

Une liberté encore fragile

Ainsi, la Tunisie est dans un processus d'ouverture médiatique, cherchant à développer des médias plus indépendants et plus diversifiés. Ces avancées ont fait avancer la liberté de la presse dans le pays : les attaques contre les journalistes ont diminué, et la Tunisie a gagné 38 places dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières depuis 2011. Cependant, cette nouvelle liberté est encore menacée et plusieurs dérives sont à relever.  Le 17 octobre 2012, le Syndicat National des Journaliste Tunisiens (SNJT) a appelé à une grève générale des journalistes afin de "défendre la liberté de la presse et d'expression", et de demander l'application des décrets 115 et 116. Ils critiquaient également la nomination jugée arbitraire de nouvelles personnes à la tête de grandes institutions médiatiques publiques par le gouvernement. 

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